Monsieur le Président, Distingués Membres du Conseil,
C’est pour moi un insigne honneur de prendre la parole pour vous présenter le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation en Guinée-Bissau et les activités du Bureau Intégré des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix dans ce pays (BINUGBIS).
Notamment, je souhaite vous présenter mon analyse des derniers développements dans le processus de résolution de la crise en Guinée-Bissau, des étapes immédiates qui reste à franchir, et du rôle qu’il serait souhaitable que les Etats membres et le BINUGBIS continuent à jouer en vue d’assurer une stabilité à long terme et la réalisation du plein potentiel de développement économique et social du pays.
A cet égard, j’aimerais souligner que l’Accord de Conakry et la feuille de route de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), demeurent le cadre principal pour résoudre la crise actuelle et aider la Guinée-Bissau à s’attaquer aux causes structurelles de l’instabilité politique et des blocages institutionnels récurrents depuis son indépendance. La mise en œuvre de cet Accord et de la feuille de route nécessite la volonté des acteurs politiques de la Guinée-Bissau, ainsi qu’un engagement dans la durée de la communauté internationale.
Mr. President, Distinguished Members of the Council,
The political situation in Guinea-Bissau has evolved since my last briefing to the Council in February. Three months ago, tensions had reached a new peak leading the Guinea-Bissau based Group of International Partners to publicly express, on 26 May, concern over increasing inflammatory rhetoric and the threats of violent street demonstrations and to reiterate calls for restraint made by ECOWAS and the Security Council, among others.
By contrast, in recent weeks, the tone of media coverage in the country has quieted down and dialogue aimed at resolving the political impasse within the framework of the Conakry Agreement has resumed between the parties to the crisis. In July, for the first time since the start of the crisis in 2015, bilateral discussions took place between the President of the Republic, the Prime Minister, the Speaker of the People’s National Assembly and leaders of the main political parties. I congratulate Bissau-Guinean political actors for these positive developments.
I must also acknowledge the continued efforts of the international community to convey the need for urgency in the implementation of the Conakry Agreement; the commitment of the Authority of Heads of State and Government of ECOWAS to maintain their focus and engagement on the crisis and their determination to impose, if need be, targeted sanctions on those who obstruct the implementation of the Conakry Agreement ; as well as the intense facilitation efforts led by the Women’s Facilitation Group—with advisory, technical and operational support from UNIOGBIS.
Distinguished Members of the Council,
Next month, the three-month mandate extension for the ECOWAS Mission in Guinea-Bissau (ECOMIB) by the sub-regional organization to enable Guinea-Bissau’s political actors to fully implement the Conakry Agreement will expire.
The resolution of the crisis in Guinea-Bissau, within the framework of the Conakry Agreement, requires our continued engagement and support. As I brief you today, I believe that essential conditions exist for the implementation of this Agreement. To capitalize on recent positive developments and on the considerable concerted international efforts, I call upon the ECOWAS Authority of Heads of States and Government and the Security Council to jointly:
- Exhort the President of the Republic to abide by his commitment to implement the Conakry Agreement within the timeframe provided by ECOWAS;
- Exhort the leadership of PAIGC and the remaining members of the group of 15 parliamentarians expelled from PAIGC to complete their effective reintegration into the party;
- Encourage the leadership of PAIGC and the Party for Social Renewal (PRS), as well the three other parties represented in Parliament, to reach an agreement on a stability pact to ensure the stability of the inclusive government.
Mr. President, Distinguished Members of the Council,
As we enter a sensitive electoral period, with the legislative and presidential elections scheduled for 2018 and 2019, respectively, requisite measures must be taken to create an environment conducive to the holding of free, peaceful and credible polls.
I therefore urge Member States to consider ways to financially support the continued presence of ECOMIB through the full implementation of the Conakry Agreement and the completion of the next electoral cycle.
Distinguished Members of the Council,
Recent positive developments include the continuation of processes around national reconciliation, through the Organizing Commission for the National Conference on reconciliation and with the support of UNIOGBIS; on combatting drug trafficking and serious organized crime, with joint support from UNIOGBIS and UNODC; as well as on mainstreaming women’s human rights and gender equality.
Progress on the implementation of reform of the Security Sector has been slow, although the process has seen some positive developments, including the recent endorsement of an ambitious three year Joint Programme on Justice, Police and Corrections, which focuses on building the capacities of national law enforcement agencies and strengthening the national justice system. I have called on the members of the Peacebuilding Commission to support resource mobilization efforts to ensure the immediate implementation of this programme.
On the economic front, economic growth is forecast to reach 5.2 percent on account of another strong cashew harvest in a context of attractive prices on the international markets. According to the IMF, the country has made notable progress in improving the macroeconomic frameworks and the management of the public expenditures. Better domestic resource mobilization in the absence of budget support has enabled the regular payment of salaries in the public sector.
Distingués membres du Conseil,
L’engagement concerté, et sur le long terme, de la CEDEAO, de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), de l’Union Africaine, de l’Union Européenne et des Nations Unies reste crucial pour appuyer la mise en œuvre de l'Accord de Conakry. Ce n’est qu’en remplissant les conditions minimales posées par l’Accord que le pays pourra avancer dans le processus de réformes, organiser des élections crédibles et apaisées, canaliser les ressources nationales, et mobiliser l’assistance internationale nécessaire au soutien de ses efforts de développement socio-économique pour le bien-être de son peuple.
J’encourage la CEDEAO à effectuer une mission d’évaluation de la mise en œuvre de l’Accord de Conakry par le biais de son Comité ministériel de haut niveau, conformément à la dernière décision de la Conférence des Chefs d’état et de gouvernement. Cela permettra à l’organisation de prendre la mesure des défis qui restent à relever, et de recommander des actions appropriées. J’encourage également les Chefs d’Etat de la CEDEAO à organiser une rencontre sur la Guinée-Bissau en marge de la prochaine session de l’Assemblée Générale. De plus, la concrétisation de la visite envisagée par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine à Bissau au cours de cette année, en vue de suivre la mise en œuvre des décisions de l'Union Africaine et de la CEDEAO, serait une contribution importante au maintien de l’engagement de la communauté internationale aux côtés de la Guinée-Bissau. A cet égard, il serait souhaitable que telle visite puisse être effectuée conjointement avec le Conseil de Sécurité des Nation Unies.
J'aimerais saisir cette occasion pour réitérer mes remerciements au Conseil pour l’intérêt qu’il n’a cessé de manifester concernant l’évolution de la situation en Guinée-Bissau, comme en attestent les réunions et déclarations de presse à ce sujet. Il est important que le Conseil maintienne son engagement. A cet égard, une session spéciale de consultations pourrait être consacrée à la Guinée-Bissau en marge de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies pour s’accorder sur les prochaines étapes afin d’assurer la résolution de la crise.
J’adresse mes félicitations à la CEDEAO et à son président en exercice, le Président Faure Gnassingbé du Togo, ainsi qu’au médiateur de la CEDEAO pour la Guinée-Bissau, le Président Alpha Condé de Guinée, pour leur engagement inébranlable en faveur de la stabilité dans ce pays et leurs efforts de médiation. Mes remerciements vont également à l’endroit de tous les partenaires régionaux et internationaux, notamment l’UA, la CPLP et l’UE, avec lesquels le BINUGBIS continuera à travailler de manière étroite afin d’aider le pays à maintenir le cap vers la stabilité durable et la prospérité, facteurs de paix et de stabilité régionale et internationale.
Je vous remercie de votre attention.