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  • Parfait Onanga-Anyanga (shown on screen), Special Representative of the Secretary-General and Head of the United Nations Office in Burundi (BNUB), briefs the Security Council on the situation in that country via video link.

05 November 2014, Security Council briefing on the situation in Burundi, Special Representative Parfait Onanga-Anyanga

Monsieur le Président,
Excellences, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de Sécurité,
Monsieur l’Ambassadeur Gahutu, Représentant le Gouvernement du Burundi,
Monsieur l’Ambassadeur Seger, Représentant permanent de la Suisse,
Mesdames et Messieurs,
 
J’aimerais avant tout vous féliciter, Monsieur le Président, pour votre présidence du Conseil tout au long de ce mois de novembre et pour la contribution de votre pays aux efforts en vue d’un monde plus stable et paisible.
 
La prochaine fois que j’aurais l’honneur de m’adresser au Conseil de sécurité, c’est-à-dire au mois de janvier 2015, le mandat du BNUB aura déjà expiré depuis au moins une quinzaine de jours. Je serais en mesure, au nom du Secrétaire général, de dresser un bilan plus exhaustif de la situation au Burundi. Pour l’heure, je me contenterais de vous faire un résumé des plus récents faits ayant marqué la vie du pays depuis mon dernier briefing en août.
 
Le fait dominant reste de loin l’entrée dans la période électorale pour les scrutins de 2015, une question qui nous a préoccupé au cours des deux dernières années. Consciente de l’impact négatif du boycott des élections de 2010, toute la classe politique nationale avait manifesté sa volonté de transformer les futurs scrutins en une occasion non seulement de parfaire la mécanique électorale mais aussi et surtout de garantir une participation inclusive, dans un environnement plus tolérant et apaisé qui contribue à consolider la paix et la réconciliation nationale.
 
C’est le Président de la République qui a le mieux souligné le lien entre les prochaines élections et la consolidation de la paix au Burundi, lorsqu’il déclarait le 1er juillet dernier, je cite : « Comme nous l’avons déjà annoncé aux Burundais et à la Communauté internationale, notre souhait est que les élections de 2015 se déroulent mieux que toutes celles que nous avons organisées jusqu'à ce jour…[et d’ajouter, je cite encore] Ce sont les élections qui dotent le pays des institutions et des dirigeants qui ont la confiance de la population ; ce sont les élections qui amènent la paix et consolident la démocratie et l’indépendance dans le pays », fin de citation. Nous partageons cette aspiration et ce constat fort juste du Chef de l’Etat.
 
Il faudra donc, de part et d’autre, redoubler d’efforts. Car, à près de six mois de ces importantes échéances électorales, les progrès vers cet objectif restent mitigés. Les avancées remarquables que nous avions amorcées ensemble sur le plan du dialogue politique sont aujourd’hui soumises à rude épreuve.
 
Alors que l’ensemble du cadre législatif est en place, avec l’adoption par consensus puis la promulgation du Code électoral, le 3 juin dernier par le Président de la République, suivie de l’annonce par le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) du calendrier électoral, le 18 juillet dernier, la constitution des démembrements de la CENI aux niveaux provincial et communal a soulevé une controverse et ravivé les accusations de partialité contre la CENI par l’opposition.
Le Président de la CENI s’est engagé à corriger les déséquilibres identifiés, même s’il a averti qu’il serait impossible de satisfaire toutes les revendications. Qu’elles soient fondées ou non, ces accusations reflètent la méfiance d’une partie importante de la classe politique à l’endroit de l’institution chargée d’organiser les élections de 2015, avant même leur début.
 
Le retrait et les menaces de retrait annoncés de certains partis de l’opposition et associations de la société civile des démembrements de la CENI pourraient accroître le risque de contestations pré-électorales et dresser la scène de contestations postélectorales génératrices d’instabilité. Nous déplorons fortement cette situation qui dénote de l’absence de confiance entre la majorité et l’opposition ainsi que de l’opposition envers la CENI.
 
Cette tension du climat politique se trouve également présente dans les différents procès où comparaissent des personnalités majeures de l’opposition. Ces poursuites judiciaires, à quelques mois des élections, font dire à l’opposition que la justice serait instrumentalisée et peu libre, une accusation que le Gouvernement rejette, affirmant ne pas interférer avec le cours de la justice. Il n’est pas trop tard pour transformer ces malentendus en une opportunité de renforcer la confiance dans l’ensemble du processus électoral.
 
La troisième évaluation de la Feuille de route qui s’est tenue le 23 octobre à Gitega, à l’invitation du Gouvernement et du BNUB, dans le cadre du dialogue politique inclusif initié en mars 2013, a permis à toute la classe politique burundaise d’échanger des vues sur la situation politique du pays.
 
Même si aucun accord n’a pu être trouvé sur la mise en œuvre effective du Code de bonne conduite, les assises de Gitega ont favorisé une clarification du jeu politique, tout en réaffirmant le principe d’inclusion sans lequel la crédibilité du processus électoral serait battue en brèche.
 
Certes, le gouvernement a préféré réaffirmer la primauté du droit sur les recommandations plus politiques préalablement agrées, en récusant l’opérationnalisation de la notion d’acteur politique et en invitant l’opposition à inscrire son action dans le strict respect des lois en vigueur. Il faut, toutefois, se féliciter de l’engagement pris par le Gouvernement de poursuivre le dialogue politique. Nous saluons aussi la réaffirmation par l’opposition de sa détermination à participer aux futures élections jusqu'à leur terme, quelles qu’en soient les contraintes.
 
Il importe désormais de mettre l’accent sur les questions essentielles consignées dans le Code de bonne conduite pour, notamment, créer un espace politique plus ouvert et un environnement sécuritaire fiable permettant d’assurer la protection de toutes les parties prenantes au processus électoral; garantir la liberté et l’équité des scrutins; mais aussi condamner et bannir la violence politique, sous toutes ses formes, particulièrement celle impliquant les ligues de jeunes affiliés aux partis politiques.
 
L’existence d’un cadre juridique et de mécanismes opérationnels de la CENI ne suffiront pas à eux seuls à restaurer la confiance dans le processus électoral. La CENI devra rassurer davantage en renforçant son image d’autorité indépendante et impartiale, surtout par l’inclusion de toutes les parties-prenantes dans les phases-clé pré- et postélectoral du processus, telles que l’enrôlement des électeurs dont le lancement est prévu le 24 novembre prochain ou encore dans la gestion du contentieux électoral.
 
 
Mr. President,
Council Members,
 
While the upcoming elections are by far the most pressing and multifaceted political challenge facing the country, other significant developments are worth mentioning. Overall, Burundi has continued to enjoy a rather stable security situation throughout its territory. On a positive note, most of the reporting period witnessed a significant drop in acts of political violence or intolerance perpetrated by youth affiliated to political parties; as well as a marked decrease in the number of violations of the rights to life and physical integrity.
 
From a monthly average of 10 between January and July, the number of incidents associated with the youth of the ruling party documented by BNUB dropped to 7 in August and 3 in September. Regular calls by the President of the ruling party warning perpetrators of individual consequences seem to have been heeded. These incidents include the banning or disruption of public meetings, or threats against and/or physical assault on members of opposition parties. Civil Society organizations and journalists were also affected. In a positive development, on 29 September human rights defender Mr. Pierre Claver Mbonimpa was released on health grounds. However, his case is still pending at the court.
 
Disturbing trends have surfaced since October with a sharp increase in criminality in a number of provinces, including in Bujumbura Mairie. Rumors of attacks perpetrated by unidentified armed groups and sometimes dressed in military uniforms is creating panic amongst the population.
 
It should also be noted that no significant progress has been seen in the fight against impunity, including the cases of extrajudicial killings that BNUB has documented since 2011, considering that only a small number of cases have been tried in a court of law. In a related development, Justice reform has been slow, especially concerning the key issues of the independence of the judiciary. It is however worth mentioning that further to the adoption and promulgation of the law on the Truth and Reconciliation Commission, the process to select the Commissioners has been initiated. Various national and international stakeholders have made calls for a credible and inclusive Commission.
 
 
Mr. President,
 
On 26 August, during an address to the nation, President Nkurunziza acknowledged that corruption remained amongst the government’s major challenges. He reaffirmed his commitment to a policy of zero tolerance for corruption. In this regard, the work of the OBR, the Burundian tax collection authority, must be hailed and encouraged. Exemplary action will indeed be needed to advance this important objective.
 
 
Mr. President,
Council Members,
Ladies and Gentlemen,
 
I am pleased to report that, on transition, progress towards BNUB’s end of activities proceeded as per the Joint Transition Plan. Symbolically, BNUB’s activities will end on 12 December with the lowering of the UN flag from its HQ.
Progressive reduction of BNUB staff has continued as part of the staff drawdown plan, balancing staff departure with the conduct of BNUB substantive activities until the end of its mandate. The UNCT has continued to beef up its capacity in the areas in which BNUB will cease its activities, notably in governance and rule of law, bearing in mind the need to avoid gaps.
 
The approval by the government on 11 August of a continued presence of an OHCHR stand-alone office, based on the 1995 agreement, paved the way for ensuring continued UN engagement in human rights in Burundi, including capacity building programmes with relevant government institutions, the Independent National Human Rights Commission and civil society organizations. We call on the Council and Member States to ensure that sufficient resources are allocated for this new office.
 
Moving forward, Burundi will continue to need strong support from all its partners to overcome outstanding challenges and implement its national poverty alleviation and development strategy (the CSLPII). I commend Ambassador Paul Seger for his leadership and unflagging commitment to peace consolidation and development efforts in Burundi. BNUB and the entire UN family are mobilized to actively participate in the Roundtable scheduled to take place in Bujumbura on 11-12 December.
 
In conclusion, Mr. President, and this cannot be overemphasized, the government should continue to do everything in its power to preserve peace and stability and to consolidate democracy. It should avoid any posture that could lead to a reversal of the gains achieved so far. I have all confidence they will.
 
As the country prepares itself for the upcoming 2015 elections, there is no better way to achieve this goal than to proactively implement inclusive and transparent policies to ensure the credibility of the electoral process, which will represent a critical test Burundi can’t afford to fail, in its march towards greater peace and prosperity for its entire people.
 
I thank you.