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  • François Louncény Fall, Special Representative of the Secretary-General and Head of the United Nations Regional Office for Central Africa (UNOCA), addresses the Security Council meeting on the situation in the Central African Region and the activities of the United Nations Regional Office for Central Africa.
François Louncény Fall, Special Representative of the Secretary-General and Head of the United Nations Regional Office for Central Africa (UNOCA). UN Photo/Manuel Elias

Security Council Briefing on the Situation in Central Africa, Special Representative François Louncény Fall

Monsieur le Président, Distingués membres du Conseil,

Depuis la publication du rapport soumis à votre examen, la situation en Afrique centrale est restée difficile avec un certain nombre de menaces sérieuses qui pèsent sur la stabilité politique, sécuritaire et socio-économique, y compris dans les pays touchés par des conflits armés de longue date, comme la République centrafricaine (RCA) et la République démocratique du Congo (RDC).  Tous les onze états membres de la Communauté économique des états de l’Afrique centrale (CEEAC) sont soit au milieu ou au début d’un cycle électoral et, par conséquent, connaissent des tensions liées aux processus électoraux.  Partout, les populations continuent de réclamer de meilleures conditions socio-économiques.

La demande en matière d’engagement d’UNOCA, de bons offices, et de diplomatie préventive est demeurée forte.  J’ai intensifié mon engagement auprès des pays de la sous-région et notre appui aux organisations sous-régionales, notamment en dirigeant ou déployant plus de missions pour renforcer nos efforts dans la prévention des conflits et la gestion des crises.

 

Monsieur le Président,

Permettez-moi de vous présenter quelques nouveaux développements dans la sous-région :

Le 4 mai, la nouvelle Constitution adoptée par l’Assemblée nationale du Tchad a été promulguée et le 10 mai, le nouveau gouvernement a prêté serment.  Le 24 mai, le Président Idriss Déby Itno a présidé une cérémonie d’installation d’un nouveau cadre de dialogue politique, le Cadre national du dialogue politique (CNDP), qui comprend 15 membres de la majorité et 15 autres membres de l’opposition.  En coordination avec nos partenaires, UNOCA est prêt à apporter un appui au CNDP au moment où il relève le défi de promouvoir un dialogue inclusif et de créer les conditions favorables à la tenue d’élections législatives crédibles et pacifiques en novembre 2018.

Au Gabon, l’organe électoral nouvellement établi, le Centre gabonais des élections (CGE), a entamé les préparatifs pour les prochaines élections législatives.  Au cours de ma rencontre avec le Président du CGE, le 18 mai, j’ai réitéré la disponibilité des Nations Unies à appuyer le processus électoral.  Dans le but d’améliorer la représentation des femmes et des jeunes dans les postes électifs et les instances de prise de décision, UNOCA et le PNUD ont appuyé le Réseau des femmes sénatrices du Gabon dans l’organisation d’un atelier de formation à Libreville, du 5 au 7 juin, ciblant des femmes et des jeunes, tous dirigeants politiques.

Le 7 juin, le Président Pierre Nkurunziza du Burundi a promulgué une nouvelle Constitution après la validation des résultats du référendum du 17 mai par la Cour constitutionnelle.  Plusieurs acteurs et partenaires ont exprimé leurs préoccupations selon lesquelles la réforme pourrait réduire à néant les acquis de l’Accord d’Arusha, en termes de paix, stabilité, démocratie et participation politique inclusive.  Il est important que ce Conseil continue d’appuyer le processus de médiation dirigé par la Communauté d’Afrique de l’Est.  Je réitère l’appel de l’Envoyé spécial Michel Kafando au Gouvernement et à l’opposition afin qu’ils reprennent et concluent les pourparlers le plus tôt possible et qu’ils commencent à préparer le terrain pour la tenue d’élections inclusives et crédibles en 2020.

L’escalade de la violence et des tensions dans les régions du nord-ouest et sud-ouest du Cameroun, qui est également toujours affecté par les activités de Boko Haram et l’impact de la crise en RCA, est une source de préoccupation majeure.  Plus de 20.000 réfugiés camerounais ont déjà été enregistrés de l’autre côté de la frontière avec le Nigéria et ont besoin d’assistance.  Le 25 mai, sept activistes anglophones ont été condamnés à jusqu’à 15 ans de prison pour terrorisme et autres accusations.

Les Nations Unies ont systématiquement appelé au dialogue inclusif avec tous les acteurs, comme étant la meilleure manière de trouver une solution à la crise, répondre aux doléances des populations anglophones et garantir l’intégrité territoriale du pays et la stabilité régionale.  Je félicite la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme pour ses efforts et l’encourage à poursuivre son travail et à tenir dûment compte des recommandations faites par les populations.  Apaiser les tensions contribuera également à la bonne conduite des élections présidentielles, législatives et municipales prévues pour cette année.  A cet égard, les Nations Unies continueront d’appeler tous les acteurs à s’abstenir de tout nouvel acte de violence.

La République du Congo a connu une série de procès de dirigeants politiques arrêtés à la suite de l’élection présidentielle de 2016, donnant lieu à des peines de prison longues pour plusieurs d’entre eux, y compris 20 ans pour le Général Jean-Marie Mokoko, l’ancien Chef d’état-major de l’armée et ancien candidat à la présidentielle.  Alors que des progrès ont été enregistrés pour faire avancer le processus de paix dans la région du Pool, le processus de Désarmement, Démobilisation et Réintégration avance plus lentement que prévu.  Les Nations Unies continueront d’appuyer ce processus avec d’autres partenaires.

A São Tomé-et-Principe, des tensions ont encore éclaté à la suite d’une décision, le 4 mai, de l’Assemblée nationale contrôlée par la majorité, de révoquer les juges de la Cour suprême de justice en raison de divergences sur la décision de la Cour suprême de restituer la brasserie du pays, Rosema, à un investisseur angolais. Le 23 mai, l’Assemblée nationale a approuvé une résolution sur la nomination des nouveaux juges de la Cour suprême, qui a été adoptée le 30 mai.  Le 31 mai, les parties de l’opposition ont demandé à la Cour constitutionnelle de contrôler la constitutionalité de la loi.

La crise en RCA continue d’avoir un impact négatif sur la situation dans la sous-région, en particulier dans les pays voisins, provoquant un grand nombre de réfugiés.  Cependant, je suis encouragé par les conclusions de la deuxième phase de consultations avec les groupes armés, menées par le Panel des Facilitateurs de l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation.  J’ose espérer que les résultats de ces consultations permettront d’améliorer de façon tangible la situation sécuritaire.  J’exhorte les pays de la région à participer plus activement à l’Initiative africaine, tant politiquement que financièrement.  J’encourage aussi fortement les autorités centrafricaines et les pays voisins à accélérer le processus de mise en place des commissions mixtes de coopération, qui pourraient traiter des questions telles que le contrôle des frontières et la transhumance.  Je continuerai de consacrer mes efforts sur la mobilisation de soutien à l’Initiative africaine.

Le 11 juin, le Président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale a invité tous les partis légalement enregistrés et non-enregistrés, la société civile et la Diaspora à participer à un dialogue politique national prévu pour le mois de juillet.  Je félicite le Président pour son initiative et attends avec beaucoup d’intérêt les résultats de ce dialogue qui pourrait ouvrir davantage l’espace politique dans le pays.

 

Mr. President,

The scourge of terrorism and violent extremism continues to affect populations of the sub-region and divert Government resources from much needed development programmes to costly security operations.  Boko Haram and the Lord’s Resistance Army have not stopped their deadly attacks on civilians, committing egregious human rights abuses and causing countless victims.  UNOCA is engaging sub-regional organizations, including the ECCAS Secretariat, the Lake Chad Basin Commission, the Multinational Joint Task Force and other stakeholders to fight Boko Haram and address related issues and more broadly violent extremism in the sub-region, including to facilitate the implementation of the Regional Strategy against Boko Haram.  I also continue liaising closely with the Special Representative of the Secretary-General for West Africa and the Sahel, Mohamed Ibn Chambas, for a coordinated support to regional efforts to address the Lake Chad Basin crisis.

On 8 and 9 May, the Lake Chad Basin Governors’ Forum for Regional Cooperation on Stabilization, Peacebuilding and Sustainable Development held its inaugural meeting in Maiduguri, Nigeria.  The Governors established the Forum as a platform for regional cooperation on stabilization, peacebuilding and sustainable development in the regions affected by Boko Haram.  The Forum, which is supported by UNOCA, UNOWAS and UNDP will convene at least once a year.

Violent extremism, as well as persisting cross-border insecurity and criminal activities are compounded by the flow of small arms and light weapons throughout the sub-region.  In order to respond to this challenge, the first Conference of States Parties to the Central African Convention for the Control of Small Arms and Light Weapons, their Ammunition and all Parts and Components (the Kinshasa Convention) is taking place, as we speak, in Yaoundé, Cameroon with the participation of UNOCA.  The Convention was developed through the UN Standing Advisory Committee on Security Questions in Central Africa (UNSAC), with the support of UNOCA.

 

Mr. President,

In its capacity as Secretariat of UNSAC, UNOCA supported the holding of the 46th ministerial meeting of the Committee in Brazzaville, Republic of the Congo, from 29 May to 1 June.  The forum provides a unique and rare decision-making platform to discuss the overall political, security and socioeconomic situation in the sub-region.  The Heads or representatives of UN peace operations present in the sub-region, including MINUSCA, MONUSCO, the Office of the Special Envoy for the Great Lakes Region, UNOAU, and UNOWAS also attended the meeting, in recognition of the need to promote cooperation and coherence among UN presences on the ground.

UNSAC recommended that ECCAS expedite the implementation of the regional strategy on counter-terrorism and the non-proliferation of small arms and light weapons in Central Africa, which was adopted at the 41st meeting of UNSAC in 2015.

 

Mr. President,

I welcome the validation on 24 May of the Regional Action Plan for the implementation of resolution 1325 (2000) on women, peace and security in Central Africa, following a two-day workshop co-organized by ECCAS and UNOCA in Brazzaville.  Resource mobilization will be critical to ensure the successful implementation of the Plan.

I am convinced that the participation of women and youth will be crucial in ensuring a successful joint Summit of ECCAS and the Economic Community of West African States (ECOWAS), which is expected to take place in July 2018 under the theme, “Peace, Security, Radicalization and Violent Extremism within the ECCAS-ECOWAS space.”  I call upon ECCAS and ECOWAS member States to ensure the involvement of women and youth in the development and implementation of strategies to prevent violent extremism and counter terrorism, in line with relevant Security Council resolutions.  UNOCA and UNOWAS will continue supporting ECCAS and ECOWAS in a coordinated manner.

 

Mr. President,

Consistent with its mandate, UNOCA has remained actively engaged in support of member States in Central Africa and sub-regional organizations, particularly ECCAS.  At their joint retreat on 11 and 12 May, ECCAS and UNOCA adopted a biennial programme for 2018-2019, which includes more joint visits to the sub-region and joint analyses to promote enhanced coordination in conflict prevention and management and peacebuilding. 

I welcome ECCAS member States’ decision to accelerate the ECCAS institutional reform.  I further appeal to ECCAS member States to remain committed towards the completion of this important process.  Indeed, the reform is a good opportunity for the sub-regional organization to improve its functioning, including funding mechanisms to ensure implementation of key projects in peace, security, peacebuilding and governance.  The UN, including through UNOCA, stands ready to provide assistance to ECCAS and member States in this critical endeavour.

 

Mr. President,

Since its mandate was last renewed in 2015, UNOCA has proved its effectiveness as a tool to advance the Secretary-General’s prevention agenda in Central Africa.  The activities of the Office have also been crucial in strengthening the capacities of ECCAS and enhancing UN coordination in the sub-region.  We look forward to the Security Council’s support to the renewal of UNOCA’s mandate for another three-year period, as recommended by the Secretary-General in his report.

Thank you for your attention.