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  • François Loucény Fall, Special Representative of the Secretary-General and Head of the United Nations Regional Office for Central Africa, briefs the Security Council meeting on the Central African region.
François Loucény Fall, Special Representative for Central Africa briefs the Security Council. UN Photo/Loey Felipe

Security Council Briefing on the Situation in Central Africa, Special Representative François Louncény Fall

Mr. President,
Distinguished members of the Council,


Thank you for the opportunity to brief you on the situation in Central Africa and the activities of the United Nations Regional Office for Central Africa (UNOCA).

Since my last briefing, the Economic Community of Central African States (ECCAS) has made noticeable progress with regard to its reform process. Following the finalization of the reform documents in January, the ECCAS Council of Ministers is expected to convene on 21 June to validate these documents. It is our hope that the Assembly of ECCAS Heads of State and Government would endorse the documents before 2020. This reform process should contribute to the transformation of ECCAS into a more effective organization for regional integration, conflict prevention and resolution, as well as peacebuilding. UNOCA remains committed to help enhance these capacities, building on the valuable expertise already available. The reform should also provide the organization with a more adequate mandate and tools, as well as means to carry out such mandate. I appeal to ECCAS member States to enhance their support to this process, so as to ensure its timely completion and the launch of a reformed ECCAS for the benefit of regional peace, stability and integration.

To date, the United Nations Standing Advisory Committee on Security Questions in Central Africa (UNSAC) remains the primary platform where ECCAS member States meet regularly to discuss peace and security issues in Central Africa and recommend actions to address threats to regional stability. I have just arrived from Kinshasa, where the Committee held its 48th ministerial meeting on 31 May, which focused on the political and security situation in Central Africa. Members of UNSAC took note of the holding of elections in the Democratic Republic of the Congo, on 30 December 2018, which enabled the country to experience a peaceful alternation of power. They also welcomed the signing of the Political Agreement for Peace and Reconciliation in the Central African Republic (CAR) and expressed their support for efforts to advocate for the complete lifting of the arms embargo. They took note of efforts by the Government of Cameroon to find a lasting solution to the crisis in the North-West and South-West regions, and encouraged the Government to pursue dialogue to that end. Following a closed session on the financing of regional institutions and crossborder transhumance, the members of UNSAC, inter alia, (i) invited the ECCAS General Secretariat to conclude the process of drafting a community regulation on pastoralism and transhumance; (ii) called for the holding of a high-level conference on this issue; (iii) encouraged ECCAS member States to participate in meetings dedicated to the reform of the organization; and (iv) emphasized the importance of setting up mechanisms to ensure the regular payment of financial contributions.

Recurrent and often deadly clashes between pastoralists and farmers in several countries continue to be a source of serious concern and a threat to regional security and integration. Recent inter-communal tensions in eastern Chad opposing nomadic herders and sedentary farmers, as well as the attacks against villages in the Central African Republic on 21 May, remind us of the urgency of addressing the issue of pastoralism and transhumance. I am pleased that this is receiving increasing attention in Central Africa, and I welcome the conclusions of the workshop organized on 27 and 28 May in Kinshasa, which finalized a draft regulation instrument on pastoralism and transhumance. UNOCA will continue to support ECCAS efforts in this area and, working with UNOWAS, to promote cooperation and exchange of good practices between Central, East and West Africa on the issue, given the inter-regional dimension of the phenomenon.


Monsieur le Président,

Boko Haram a intensifié ses attaques sur le Cameroun et le Tchad depuis fin 2018, tuant près d’une centaine de civiles et membres des forces de défense et de sécurité. Malgré les efforts louables des pays affectés et la Commission du bassin du lac Tchad, le groupe terroriste représente toujours une menace sécuritaire pour l’Afrique centrale et au-delà. Cette situation impose le renforcement de la coopération et un meilleur partage d’expériences et des leçons apprises entre les pays affectés et la Force multinationale mixte, ainsi qu’une assistance internationale plus soutenue et plus importante pour vaincre Boko Haram, répondre aux besoins humanitaires des populations affectées, et s’attaquer aux causes profondes du conflit. La Stratégie régionale en faveur de la stabilisation, du redressement et de la résilience des zones du bassin du lac Tchad touchées par Boko Haram, adoptée en août 2018, est donc source d’espoir pour les populations de ces zones. Je continue de travailler main dans la main avec le Représentant spécial Chambas de l’UNOWAS, pour sensibiliser les partenaires au besoin de rester engagé dans la lutte contre Boko Haram. Je saisis cette opportunité pour appeler, une fois de plus, les Etats concernés à intensifier leurs efforts pour la mise en oeuvre de la Stratégie régionale au niveau national, et j’appelle les partenaires internationaux à soutenir ces efforts.

Je note que l’Armée de résistance du seigneur (LRA) constitue toujours une menace à la paix et la sécurité en Afrique centrale, en particulier en RCA et en RDC. J’encourage les gouvernements de la sous-région, ainsi que les membres du Conseil de sécurité, à appuyer les efforts de la Commission de l’Union africaine dans la mise en place de mécanismes de sécurité alternatifs pour l’élimination de la LRA, dans le cadre de la coopération régionale et la Force africaine en attente.


Monsieur le Président,

Concernant la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, nous avons noté plusieurs visites de haut niveau dans le pays et une série de déclarations publiques de la part de partenaires clés qui ont tous exprimé leurs préoccupations sur les questions de protection des populations et appelé à un dialogue inclusif et sincère. Le 9 mai, le Premier Ministre Joseph Dion Ngute a annoncé que le Président Paul Biya était prêt à s’engager dans le dialogue sur toutes questions, sauf celles touchant à la "séparation" et la "sécession", afin de trouver une solution durable à la crise. Ceci est un pas encourageant dans la bonne direction. Dans une déclaration sur la situation sociopolitique au Cameroun publiée le 28 mai, le Gouvernement a rappelé les efforts consentis jusqu’ici pour gérer la situation humanitaire et engager le dialogue avec toutes les parties prenantes. Il a aussi souligné son engagement à coopérer avec les membres du Conseil des droits de l’homme, les autres Etats membres, les organismes du système des Nations Unies et autres acteurs bilatéraux. Je voudrais rappeler la déclaration du Secrétaire général des Nations Unies sur l’importance de faire prévaloir l’unité et l’intégrité territoriale du Cameroun. Il est également important de souligner que la recherche de solutions à la crise doit être guidée par le Gouvernement. Conduire un dialogue inclusif est le meilleur moyen de préserver la stabilité du pays, stabilité qui est vitale pour toute la sous-région. J’encourage les autorités camerounaises à poursuivre leurs efforts de dialogue et à faire avancer le processus de décentralisation. Je réitère la disponibilité des Nations Unies à travailler avec le Cameroun dans cette tâche essentielle ainsi que d’autres, comme le désarmement, la démobilisation et la réintégration et la consolidation de la paix, à travers le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix, entre autres sources de financement.

Malgré ces avancées positives, la situation sur le terrain continue de se détériorer avec des affrontements fréquents entre les groupes armés secessionistes et les forces de défense et de sécurité nationales. Les civiles demeurent les principales victimes du conflit. Plusieurs ont perdu leurs vies tandis qu’environ 530.000 sont des déplacés internes dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et du Littoral, et plus de 30.000 ont trouvé refuge au Nigéria. Les populations affectées ont un besoin urgent d’assistance, alors que l’accès humanitaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest reste un défi à cause des problèmes de sécurité. En outre, le Cameroun a accueilli 278.000 réfugiés de la République centrafricaine et 104.000 réfugiés nigérians dans la région de l’Extrême-Nord. Je salue la fourniture d’aide humanitaire par le Gouvernement et relève que seulement 13 pour cent du Plan de réponse humanitaire des Nations Unies a été financé à ce jour. J’appelle les partenaires internationaux à envisager une aide financière afin de permettre la fourniture de toute l’assistance humanitaire dont les populations vulnérables ont tant besoin.

Même si la mise en oeuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine soulève plusieurs défis, cet Accord reste un instrument efficace pour contribuer à l’instauration d’une paix durable dans le pays. Il est crucial que la sous-région et les Etats membres de la CEEAC jouent leur rôle en vue de la réussite de cet Accord. A cet effet, je me réjouis de la réactivation de la commission mixte entre le Cameroun et la République centrafricaine à Bangui, le mois dernier. J’encourage la République centrafricaine et les autres Etats voisins à réactiver leurs commissions mixtes bilatérales, ce qui devrait faciliter les discussions sur la gestion des frontières et les défis sécuritaires communs.

Je salue l’annonce du Fonds montéraire international (FMI), le 9 mai, indiquant qu’une mission du FMI a achevé les discussions avec la République du Congo et "est parvenue à un accord, ad référendum, qui pourrait être soutenu par un programme au titre de la Facilité Elargie de Crédit." Cette évolution favorable intervient après deux années de négociations.

Au Gabon, le FMI a récemment noté une stabilisation de la situation macro-économique.  Entre-temps, le Président Ali Bongo Ondimba récupère à Libreville de ses problèmes de santé. Depuis mai, il a reçu les visites des Présidents Faure Gnassingbé du Togo, Alassane Dramane Ouattara de Côte d’Ivoire, et Macky Sall du Sénégal, ainsi que la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Madame Louise Mushikiwabo. D’autres chefs d’Etat sont attendus dans les prochains jours.

Je note les efforts des autorités tchadiennes pour la tenue d’élections législatives avant la fin de l’année, et j’appelle tous les acteurs nationaux et internationaux à contribuer à l’organisation d’élections crédibles, inclusives et pacifiques dans les délais envisagés. 


Monsieur le Président,
Distingués membres du Conseil,

Face aux défis précités, l’UNOCA reste fermement attaché au renforcement des capacités régionales de prévention et gestion des crises et conflits, y compris en appuyant la CEEAC et ses Etats membres. Nous sommes confiants que les conclusions de la revue stratégique de l’UNOCA en cours contribueront à renforcer l’efficacité du Bureau et son rôle en tant qu’outil essentiel des Nations Unies pour la diplomatie préventive et la consolidation de la paix, en coopération étroite avec les entités des Nations Unies concernées. Nous continuerons à ne ménager aucun effort pour améliorer la cohérence et la coordination entre ces entités, notamment en matière de paix et sécurité.

Je vous remercie de votre attention et de votre appui constant.