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  • François Loucény Fall, Special Representative of the Secretary-General and Head of the United Nations Regional Office for Central Africa, presents a report
François Loucény Fall, Special Representative of the Secretary-General and Head of the United Nations Regional Office for Central Africa, presents a report. UN Photo/Loey Felipe

Security Council Briefing on the Situation in Central Africa, Special Representative François Louncény Fall

Madame la Présidente,

Permettez-moi de vous féliciter pour votre présidence du Conseil ce mois-ci.


Madame la Présidente,
Distingués membres du Conseil,

Je vous remercie de me donner la parole pour vous briefer sur la situation en Afrique centrale et les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA),
depuis la publication du rapport qui vous a été soumis.

De façon générale, la situation politique et sécuritaire en Afrique centrale demeure préoccupante. En effet, la sous-région continue de faire face à des défis sécuritaires,  humanitaires, socioéconomiques et en matière de droits humains. De même, les problèmes de sécurité liés au changement climatique se posent avec plus d’acuité. Toutefois, nous devrions saluer les principales réalisations enregistrées au cours des 11 derniers mois dans les réformes structurelles ainsi que dans la consolidation et la construction de la paix. Parmi ces réalisations, pour ne citer que celles-là, on pourra retenir la finalisation de tous les documents et instruments majeurs de la réforme de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ; l’adoption du Plan d’action régional pour la mise en oeuvre de la résolution 1325 sur les Femmes, la paix et la sécurité ; et la création d’un réseau régional de la société civile, COPAC.

Entre 2020 et la fin du mandat en cours de l’UNOCA en août 2021, la plupart des Etats de la sous-région organiseront de nouvelles élections et, dans ce contexte, les efforts de promotion du dialogue national et d’une meilleure participation des femmes et des jeunes dans la gouvernance et la consolidation de la paix se poursuivent.

Le terrorisme représente toujours une menace à la stabilité de la sous-région de l’Afrique centrale, en particulier dans le bassin du lac Tchad où Boko Haram reste actif. Mon collègue Mohamed Ibn Chambas et moi-même étions au Nigéria en novembre pour boucler notre tournée dans les quatre pays du bassin du lac Tchad, entreprise conjointement avec le Représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, Angel Losada. La Secrétaire exécutive de CTED, Michèle Coninsx, nous a rejoints au Tchad. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’un appui à la mise en oeuvre de la Stratégie régionale en faveur de la stabilisation, du redressement et de la résilience des zones du bassin du lac Tchad touchées par Boko Haram devrait être une de nos priorités.


Madame la Présidente,

Le changement climatique continue d’avoir un impact sur la vie des femmes et des hommes en Afrique centrale, avec souvent des implications directes sur la paix et la sécurité. Le 20 novembre, le Gouvernement de la République du Congo a déclaré l’état de catastrophe naturelle et d’urgence humanitaire dans trois départements du nord, en raison de sérieuses inondations qui affectent environ 50.000 personnes. Il convient de noter que plusieurs autres pays de l’Afrique centrale font également face à de graves catastrophes naturelles liées au changement climatique. J’appelle les partenaires internationaux à apporter une assistance humanitaire aux gouvernements concernés.

Du 25 au 29 novembre, je me suis rendu à Luanda, en Angola, pour participer à la 49ème réunion du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale. Le Comité a discuté de la situation géopolitique et sécuritaire en Afrique centrale et tenu un débat consacré au changement climatique et à son impact sur la paix et la sécurité. A l’issue de sa session ministérielle, le Comité a adopté la Déclaration de Luanda sur l’Impact du changement climatique sur la paix et la sécurité en Afrique centrale.

La sous-région de l’Afrique centrale continue de faire face aux défis de la sécurité maritime, notamment dans le golfe de Guinée. Le 7 novembre, une attaque contre un pétrolier a
été signalée au nord-ouest de Sao Tomé. Le 20 novembre, le Centre interrégional de coordination (CIC) à Yaoundé a signalé une autre attaque près de Malabo, ce qui a amené le Gouvernement de la Guinée équatoriale à placer ses forces de sécurité en état d’alerte élevée dans tout le pays. Le Représentant spécial Ibn Chambas et moi-même envisageons de mener une visite conjointe au CIC début 2020, pour évaluer la situation maritime dans le golfe de Guinée et déterminer les domaines spécifiques dans lesquels les Nations Unies pourraient apporter une assistance interrégionale intégrée.

Je suis encouragé par les efforts déployés par les Etats de l’Afrique centrale pour améliorer les capacités en matière de coopération sous-régionale en renforçant la CEEAC. L’organisation sous-régionale est en train d’accélérer son action pour la tenue à Libreville du 9ème Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement, le 18 décembre prochain, qui sera consacré à sa réforme. Au cours de ce Sommet, les dirigeants de l’Afrique centrale devraient approuver le programme de réforme institutionnelle de la CEEAC. Les conclusions de ce Sommet constitueront une étape importante dans le processus de réforme. Je réaffirme l’engagement total des Nations Unies à travailler main dans la main avec la CEEAC et ses Etats membres, ainsi que leurs partenaires, pour la mise en oeuvre de la réforme et contribuer au développement des capacités de la CEEAC.

Comme vous le savez, Madame la Présidente, le Gouvernement du Cameroun a organisé un dialogue national du 30 septembre au 4 octobre, et qui s’est achevé avec une série de recommendations clés destinées à répondre à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud- Ouest. Je reste cependant préoccupé par le niveau de violence qui continue de  menacer la vie des Camerounais, tandis que l’on ne cesse de rapporter des cas de violations des droits humains et d’abus attribués à toutes les parties. Le personnel humanitaire a également été attaqué, ce qui met en exergue l’ampleur de l’insécurité. Plus de 700.000 personnes seraient maintenant déplacées en raison du conflit en cours dans les deux régions. D’autres rapports indiquent également que des milliers de personnes sont mortes ou ont été blessées. J’appelle les partenaires internationaux à appuyer les efforts nationaux en cours visant à répondre aux besoins humanitaires de la population.

A la suite du dialogue national, quelques mesures ont déjà été prises, telle que la libération de certains prisonniers, ce qui est à saluer. Une mise en oeuvre rapide des  recommandations du dialogue constituera un pas supplémentaire vers une solution durable à la crise. Du 19 au 24 novembre, le Gouvernement du Cameroun a envoyé des délégations dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour sensibiliser sur les conclusions du dialogue national. Le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, et la Secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Janet Scotland, se sont rendus récemment au Cameroun pour échanger avec les acteurs nationaux, y compris le Président Paul Biya, sur la situation dans le pays. Dans leur déclaration finale conjointe, les trois officiels ont encouragé « l’ensemble des parties prenantes à continuer dans cette voie de la sagesse et de la responsabilité, notamment celle du Gouvernement dans la mise en oeuvre des conclusions » du dialogue national.

A la suite de l’annonce faite par le Président Paul Biya sur la tenue des élections législatives et municipales au Cameroun le 9 février 2020, le chef du parti de l’opposition le  Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto, a informé le 25 novembre que son parti ne participerait pas aux élections, affirmant que les conditions ne seraient  pas réunies pour que le vote ait lieu dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il a également appelé à une révision du code électoral. D’autres partis politiques ont exprimé  quelques réserves sur leur participation aux élections. En réponse, au cours d’une conférence de presse organisée le 2 décembre, le Ministre de l’Administration du territoire et le  Ministre de la Communication ont assuré que les conditions étaient en place pour des élections apaisées. 

Comme le Secrétaire général l’a souligné dans son rapport, il est important de poursuivre le dialogue avec toutes les parties prenantes « afin d’apaiser les griefs sous-jacents de  ceux qui se sentent marginalisés ». Il est essentiel de renforcer la dynamique créée par le dialogue national en assurant l’inclusivité dans la mise en oeuvre des recommandations  du dialogue, y compris sur une décentralisation accrue, l’aide au développement, et le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR). La tenue d’élections apaisées,  inclusives et crédibles en 2020 dépendra en grande partie de tels efforts et sera un test capital pour la démocratie dans le pays et pour démontrer la détermination des acteurs  nationaux à avancer vers une véritable stabilité, ainsi que vers un développement socioéconomique et une paix durables pour tous les Camerounais. Les Nations Unies restent  engagées à travailler en étroite collaboration avec les autorités nationales et les autres acteurs concernés à cet effet, ainsi qu’à appuyer les initiatives locales faisant la promotion de la participation des femmes, des jeunes et d’autres groupes marginalisés. Parallèlement, il est essentiel que tous les acteurs sur le terrain renforcent leurs efforts pour protéger  et promouvoir les droits humains et lutter contre l’impunité.

Au Tchad, la situation sécuritaire dans les trois provinces qui ont une frontière commune avec la Libye et le Soudan et sont en état d’urgence représente toujours un risque pour la consolidation d’une paix durable. Ceci nécessitera un engagement multiforme continu, spécialement au moment où le Tchad poursuit ses préparatifs en vue de la tenue d’élections législatives longtemps reportées et prévues maintenant pour le premier trimestre de l’année prochaine et la tenue de l’élection présidentielle en 2021.

En République du Congo, il faudra poursuivre les efforts visant à créer un environnement politique favorable à la tenue de l’élection présidentielle en 2021. Le Secrétariat permanent du Conseil national du dialogue poursuit ses consultations avec un vaste éventail d’acteurs nationaux, y compris les partis politiques et la société civile, avec le soutien des Nations Unies à travers le Fonds de consolidation de la paix, afin de préparer un dialogue national inclusif pour 2020. J’appelle les autorités nationales et toutes les autres parties prenantes à unir leurs efforts afin de contribuer à la tenue d’un dialogue véritablement inclusif et constructif, ce qui créera un environement favorable à la consolidation de la paix et les conditions propices à la tenue d’une élection présidentielle apaisée, inclusive et crédible. Une assistance internationale constante pour la stabilisation de la région du Pool est également nécessaire, tout comme la contribution financière indispensable du Gouvernement pour la mise en oeuvre effective du programme de DDR. 

 

Madam President,
Distinguished members of the Council,

I would like to reiterate my appreciation to the Security Council for its continued support to UNOCA and myself to facilitate the implementation of our mandate. Your support was, once again, evidenced through the presidential statement of 12 September 2019 welcoming the conclusions of UNOCA’s strategic review. DPPA and UNOCA are working together, in cooperation with relevant UN entities, to ensure the full implementation of the strategic review recommendations. We will continue to update you as appropriate.

Thank you for your attention.