Bienvenue aux Nations Unies
  • Modibo Touré, Special Representative of the Secretary-General for Guinea-Bissau and Head of the United Nations Integrated Peacebuilding Office in Guinea-Bissau (UNIOGBIS), briefs the Security Council.
Modibo Touré, Special Representative for Guinea-Bissau briefs the Council. UN Photo/Rick Bajornas

Briefing au Conseil de Sécurité sur la Guinée-Bissau, Représentant Spécial Modibo I. Touré

M. le Président,

Honorables membres du Conseil de sécurité,

J’ai l’honneur de prendre la parole devant votre auguste assemblée pour présenter le rapport du Secrétaire général sur l’évolution de la situation en Guinée-Bissau et les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays.

La session d’aujourd’hui constitue la deuxième depuis que le Conseil s’est rendu à Bissau. Ceci témoigne, si besoin en est, de l’attention particulière et soutenue que le Conseil accorde à la Guinée-Bissau.

 

M. le President

Au moment où je m’adresse à vous, les consultations se poursuivent en vue de sortir de l’impasse qui prévaut à l’Assemblée Nationale Populaire. A ce jour, l’Assemblée n’a pas encore examiné le Programme du Gouvernement, alors que celui-ci est en place depuis bientôt trois mois. Le processus législatif normal qui devrait conduire à la convocation d’une session plénière en vue de débattre du programme semble paralysé. En effet, depuis sa première réunion infructueuse en date du 28 juillet dernier, la Commission Permanente de l’Assemblée Nationale, organe habilité à préparer, entre autres, l’ordre du jour de la session plénière, n’a pu se réunir en raison de la décision du parti majoritaire, Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cabo Verde (PAIGC), de suspendre sa participation aux travaux. Le PAIGC invoque un certain nombre de raisons, y compris l’arrestation d’un député jouissant de l’immunité parlementaire ainsi que le besoin de clarifier le statut des députés expulsés par le parti en janvier dernier.

Face à cette situation d’impasse, le Président de l’Assemblée Nationale a lancé une initiative de médiation entre les groupes parlementaires des deux principaux partis politiques, à savoir le PAIGC et le Parti pour la Rénovation Sociale (PRS). Le 16 août, le Président de l’Assemblée conviait l’Union africaine, la CEDEAO, l’Union européenne et les Nations Unies à une réunion au cours de laquelle il a partagé les résultats de cette initiative, son analyse de la situation et sa proposition de sortie de crise. Il a demandé à ces organisations de se faire l’écho de sa proposition.

Le lendemain, les représentants de ces organisations et moi-même ont rencontré le Président José Mário Vaz pour discuter de l’opportunité d’un dialogue qui serait mené avec leur soutien. Le Président de la République a salué cette initiative et nous a assuré de sa volonté d’étudier les solutions qui pourraient permettre de résoudre la crise.

Par la suite, nous avons mené une série de consultations intensives avec tous les partis politiques représentés au Parlement, le Premier Ministre, la Cour Suprême de Justice, le groupe des 15 députés, ainsi que la société civile et les leaders religieux et traditionnels. Ces consultations avaient pour objectif d’obtenir le point de vue des acteurs nationaux sur la situation actuelle et explorer des solutions de sortie de crise.

D’autres démarches ont également été initiées, parmi lesquelles une souscription parlementaire signée par 57 députés, dont ceux du PRS, et transmise au Président de l’Assemblée Nationale le 22 août, à l’effet d’obtenir une convocation de la plénière.

Depuis le 26 août, le PAIGC et le PRS ont entamé des pourparlers en vue d’aboutir à un consensus devant permettre d’en finir avec l’impasse politique. Nous saluons vivement cette démarche et comptons sur le sens des responsabilités des Présidents de ces deux partis, ainsi que celui des autres hommes politiques bissau-guinéens, pour une sortie de crise définitive dans un futur très proche.

Il est important de souligner qu’en l’absence d’un Programme portant le sceau d’approbation des élus du peuple et d’un Budget national assorti, il sera difficile au Gouvernement de mener les réformes essentielles au retour durable à la stabilité institutionnelle, ainsi que de mettre en œuvre des politiques et stratégies permettant d’impulser une croissance économique inclusive et de s’attaquer aux vrais problèmes de la Guinée-Bissau, à savoir la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations.